Pour le projet du suivi et du régime alimentaire, il est nécessaire de suivre l'évolution des dortoirs. Cette année, nous sommes en présence de six dortoirs connus dans le secteur d'étude. Il faut éviter tout dérangement aux alentours de ces derniers. Les dortoirs sont visités une à deux fois par mois seulement. Dans chaque dortoir, il faut effectuer un comptage d'individus, ainsi qu'un ramassage de pelotes de réjection.


(Les pelotes de réjection ou boulettes de régurgitation sont des boules rejetées par les rapaces comme le hibou moyen-duc, ainsi que par les corvidés, les laridés et beaucoup d'autres oiseaux ( limicoles, etc.). Elles contiennent les éléments durs et non digérés des proies qu'ils avalent en entier, comme les poils ou les os.)
Pour le comptage des individus, il faut se placer à une bonne distance du site avec une vision sur tout le dortoir : cinquante mètres est un minimum. Pour ne pas être vu et ne pas entraver les chemins d'envol du dortoir, il est important de se cacher (derrière un arbre ou autre). Pour être certain du comptage au sein des sites qui se situent dans plusieurs arbres avec beaucoup individus, un comptage à deux personnes et à divers endroits est nécessaire.
Il faut compter un soir pour chaque dortoir. Trente minutes avant le coucher du soleil, je me rends sur place. En restant immobile, les températures très fraîches ne sont pas faciles à gérer, mais il faut être patient. Une dizaine de minutes après le coucher du soleil, les premiers individus s'envolent. Souvent, un individu emprunte le même chemin d'envole.
Aujourd'hui, dernier jour de l'année, je décide d'aller visiter un dortoir, contenant huit individus lors de ma dernier passage.
Coucher du soleil prévu à 17h15 aujourd'hui.
J'arrive sur place vers 16h40. Il commence à neiger, ce qui n'est pas idéal pour l'observation.
17h20 : le premier individu s'envole, sans atterrir très loin. Il neige un peu moins et la visibilité est meilleure.
17h26 : les individus s'envolent les uns après les autres. J'ai la joie de découvrir qu'il y a cette fois dix individus. Au vue de la météo, ils ne vont pas très loin du dortoir, dans le but de se faire un petit nettoyage de plumes. J'ai même droit à cette belle scène, avec un individu posé devant une lanterne public.

Après quinze minutes d'attente sans plus voir d'individu, je me dirige sous le dortoir. Il est effectivement vide et je m'attèle au ramassage de pelotes de réjection. Les pelotes de réjection seront étiquetées, séchées puis envoyées à un spécialiste à Genève pour les décortiquer. Avec ce procédé, nous pouvons établir un régime alimentaire saisonnier pour chaque dortoir.
